Paru dans l'Echo de Bougie 09/2010
Par Henri Pitzus

La Saboteuse - Témoignage

J’ai eu le plaisir de lire entre autres « Le liège et les bouchons » et à ma grande stupeur on cite « la Saboteuse » et j’ai pensé vous faire partager le lieu de mon premier emploi. C’est grâce à mes amis Yvan et Christian Delestan que j’ai été embauché aux CFA. « La Saboteuse… »  aujourd’hui ce nom prête à sourire, Route de Sètif, en sortant après le petit pont recouvrant  l’oued tout de suite après la fabrique de boissons gazeuses « Chez Hanifi » vous aperceviez sur la gauche la voie ferrée et un portail en forme de Passage à niveau  et ce que nous appelions « la Saboteuse ».
Un établissement des Chemins de Fer Algériens (CFA). Cinq  personnes  en faisaient partie : Mrs. Delestan Maurice, Arnaud Lucien, Boulet André, Santo Dominique et Moinard Henri qui a été un des premiers accidentés de la route et est décédé en 1953.
En 1954 Mrs. Piludu André, Santo Michel et Trimboli (père) ont été embauchés à l’Entreprise VISIROSSI Mathieu qui comptait une trentaine d’ouvriers et manœuvres.
Mais dès 1948 un engin fixe, acheté aux Établissements MONNET d’Ambérieu en Bugey, était installé : c’était la «Saboteuse » proprement dite. Elle permettait de faire sur chaque traverse deux emplacements pour la pose des rails, emplacement que l'on appelait « table de sabotage » Cette machine faisait aussi le perçage des trous pour les tire-fonds en un seul  passage. En 1952 les traverses étaient confectionnées dans les forêts et amenées par camion à la Saboteuse. Elles étaient examinées une par une par le personnel des CFA en vue d’un classement suivant des prescriptions techniques.
Les traverses étaient ensuite traitées à la créosote dans un autre bâtiment : « l’usine de créosotage » montée de toutes pièces par l’équipe en place et  M.Pons qui venait des ateliers d’Hussein-Dey. (A noter : une traverse de 2.60m pesant plus de 80kilos prenait plus de 3kgs de créosote)
Le troisième poste la scierie de « long » également installée par le personnel et dirigée par Mrs. Ouaret Mouloud et Boutaoui. La confection des pièces d’appareils de voie jusqu’à’à 5 ml de long nécessitait des troncs de chêne (billes) qui venaient des forêts environnantes (Yakouren, Akfadou). Les traverses des exploitants forestiers locaux  ne suffiront plus. Les CFA ont été amenés à acheter des bois exotiques en Cote d’Ivoire  et dès 1954 il a fallu s’approvisionner en France (entre autres : Entreprise Dezert à Hagetmau).
L’activité : entaillage, perçage, créosotage étaient suivis des expéditions dans toute l’Algérie, y compris vers les lignes à voie métrique (Blida - Djelfa et Saïda - Aïn -Sefra)
Pendant mon service militaire j’ai été remplacé par M.Pasquale et M. Boulet a été muté à Alger.
En 1958 plus de 150.000t traverses étaient reçues par bateau, traitées et réexpédiées annuellement. A partir de 1958/59  c’est l’Entreprise JACOB Louis et  Paul  qui reprend la suite de l’Entreprise Visirossi. C’est ainsi que Baétta René , et Jean-Pierre  Calderara ont rejoint l’entreprise. Nous avons aussi réceptionné  50.000 traverses métalliques et une centaine de tonnes de rails  pour la remise en état de la ligne  Tebessa - Djebel-Onk.
En 1958 M. Bernard Marcel  est arrivé .
En 1959 M. Baud Armand a remplacé M. Delestan  appelé à d’autres fonctions à Alger. En 1960 j’ai été titularisé et muté à  Alger.
J’ai eu le temps de prendre quelques photos.

Pitzus Henri

Voir les photos jointes.

 

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